lundi, mars 12, 2007

Les gaffes, les journalistes et la campagne

On se plaint souvent que les campagnes électorales misent beaucoup trop sur les chefs, et pas assez sur l'équipe de candidats qu'ils présentent. Les derniers jours de la campagne nous ont démontré que les candidats peuvent, au contraire, venir éclipser les messages quotidiens de leurs chefs respectifs. Les gaffes de deux candidats adéquistes, et d'un candidat péquiste ont démontré que des déclarations controversées au sein d'une équipe est une façon bien efficace pour la presse de faire sortir les chefs de leur plan de campagne. Ainsi, les journalistes ont l'occasion de mettre un "stop" à la cassette, et obligent les chefs à improviser un peu.

Très souvent, on reproche aux journalistes de poser des questions en point de presse en tenant peu compte des annonces qui leur sont faites chaque jour. Les journalistes de campagne électorale suivent chacun deux chefs de campagne, en alternance, pendant une quinzaine de jours consécutifs. Ils sont enfermés dans un autobus, et tout est mis en place pour qu'ils deviennent une courroie de transmission des messages écrits et visuels (les stratégies des fameux "faiseurs d'images") martelés chaque jours par les partis. S'ils ne faisaient que transmettre bêtement ces lignes toutes faites, ils ne feraient pas leur travail de journaliste.

Voilà notamment pourquoi une question sur la partition a été posée à Jean Charest, même si cela ne correspondait aucunement au sujet du jour. Quand un chef sort ainsi de ses "lignes du jour", les erreurs sont si vites arrivées. Les rétractations qui s'ensuivent les obligent, ne serait-ce qu'un peu, à démontrer qu'ils sont capables de livrer leur pensée de manière improvisée.