Suite au départ de Pauline Marois, il semble exister une certaine unanimité sur l’expérience exceptionnelle dont elle dispose. Le Premier ministre Jean Charest lui-même ne tarissait pas d’éloges, faisant remarquer qu’elle est la seule parlementaire de l’histoire du Québec à avoir occupé à la fois les postes de ministre de la santé, de l’éducation, de vice-première ministre et de ministre des finances, sans compter tous les autres, bien entendu.
Cette réalité, combinée à tous les éloges faits depuis hier par de nombreux péquistes rendent presque incompréhensible le fait qu’elle n’ait pas remporté la course au leadership de sa formation politique. Après toutes ces années à occuper des postes si importants, il ne lui restait plus qu’un seul défi : devenir chef du Parti.
Justement, c’est probablement pour cette raison qu’elle n’a pas obtenu «son» poste. Au Parti Québécois, il existe une certaine aversion pour les gens qui veulent à tout prix devenir chef et, de surcroît, premier ministre. Car ce que les péquistes souhaitent d’abord et avant tout, ce n’est pas le pouvoir gouvernemental provincial, c’est la souveraineté.
À ce sujet, madame Marois s’est souvent montrée plus prudente que bien d’autres. Encore lundi soir, à l’émission Le Point, elle expliquait le danger potentiel à être trop pressé de tenir un référendum, à ne pas prendre le temps. Bref, sans se dissocier du programme péquiste, elle y apportait néanmoins un bémol important
Pour obtenir la confiance des membres, les chefs et aspirants chefs du Parti Québécois ont toujours eu à démontrer leur empressement à tenir un référendum, et à mettre la cause avant leur ambition personnelle. Si ce n’avait été de son inquiétude face à la réalisation de l’objectif ultime, Bernard Landry avait-t-il réellement avantage à démissionner ?
Or, Pauline Marois n’a pas beaucoup parlé de la souveraineté dans son discours et ses conférences de presse tenues d’hier. Elle a plutôt parlé franchement du manque de nouveaux défis personnels qui s’ouvrent à elle, ayant maintenant fait le tour du jardin gouvernemental sans jamais avoir eu le pouvoir ultime. Quant à la souveraineté, il semble clair qu’elle considère son avenue comme étant plus imminente que ses chances devenir chef du parti. Le cœur ne semblait pas y être pour autant…
MAF