mardi, décembre 05, 2006

L'ami de la nation ou de l'écologie?

L'élection de Stéphane Dion à la tête du Parti libéral du Canada amènera une dynamique fort intéressante aux débats de la Chambre des Communes. Ces derniers temps, M. Dion nous avait habitué à une nouvelle image, qu'il s'est forgé à travers son nouveau cheval de bataille : l'environnement. S'il souhaite regagner le Québec, il a tout intérêt à poursuivre dans cette veine, plutôt que de "plonger le Canada dans un vaste séminaire politique sur la nation", pour reprendre ses propres termes.

Mais voilà, Stephen Harper a pour sa part tout intérêt à miser sur son nouvel et surprenant intérêt face à la nation québécoise. Afin d'éviter que l'environnement ne continue à lui faire perdre davantage de plumes au Québec, il devra continuer à se démarquer en parlant de la nation dans ses discours.

Les Québécois fédéralistes se retrouveront donc devant deux choix. Stéphane Dion attaquera continuellement Stephen Harper sur sa branche la plus faible, l'environnement. Quant au premier ministre, il faudra compter sur lui pour nous remémorer l'approche que l'ancien Stéphane Dion avait envers le Québec.

Le choix du prochain premier ministre se fera en quelque sorte entre un ami de la nation québécoise reniant Kyoto, ou un fervant nationaliste canadien dont on a apprécié la performance à la Conférence de Montréal. En ce sens, Stéphane Dion se retrouve avec un avantage important, puisque la conscience environnementale des Québécois est en constante progression.

En priorisant l'avenir de la planète plutôt qu'un débat sémantique sur la nation, il peut potentiellement gagner des points. Il ne lui reste qu'à se croiser les doigts pour ne pas être le troisième premier ministre canadien à vivre un référendum sur la souveraineté.

MAF