vendredi, mai 05, 2006

Ces sondages qui brouillent tout...

Il n’y a pas si longtemps, nous entendions André Boisclair crier au complot suite à un sondage montrant un appui en baisse à la souveraineté, et publié tout juste à la vielle d'un conseil national du PQ. Encore une fois, la formation souverainiste accusait les médias d’être ses ennemis jurés, voulant à tout prix saboter son projet.

Il suffit de lire Le Devoir de ce matin pour constater que cette thèse est plus que boiteuse. À la vieille du Congrès du Parti libéral du Québec qui se tiendra cette fin de semaine à Trois-Rivières, voilà qu'on peut y lire que 65% des Québécois souhaitent que Jean Charest quitte la direction du PLQ. Le taux d'insatisfaction envers le gouvernement Charest se situe autour de 74%, et il semble que même l'arrivée éventuelle du populaire Philippe Couillard à la tête du gouvernement ne permettrait pas au Parti de se faire réélire.

Les médias ont souvent l'habitude de commander des sondages la veille de ces grands rendez-vous pour les partis politiques. Bien entendu, cela vient souvent brouiller leurs stratégies de communication. Dans le cas du congrès de cette fin de semaine, les jeux de coulisse risquent d'être particulièrement défavorables à Jean Charest. La grogne envers le gouvernement Charest n'est plus qu'une affaire d'opposants au PLQ. Le même sondage Léger-Marketing nous apprends d'ailleurs que 41% des électeurs libéraux souhaitent son départ.

Sans compter qu'en fin de semaine, il y aura probablement des militants libéraux qui profiteront des micros mis à leur disposition pour manifester publiquement leur opposition au projet du Mont-Orford.

Bref, lorsque Jean Charest répétera que tout va bien pour son gouvernement et pour son leadership, les questions que cela suscitera chez les journalistes l'amèneront peut-être à croire que s'il y a un complot quelque part, il est à tout le moins aussi accentué envers le gouvernement Charest qu'envers le Parti Québécois. Après tout, s'il y a un point commun qui les unissent, c'est bien l'impossibilité de contrôler à leur guise la façon dont ils sont médiatisés.

MAF