Qu'est-ce que la nation québécoise?
Le Premier ministre Stephen Harper a surpris tout le monde avec sa motion reconnaissant que "Les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni". Mais qu'entend-il par nation québécoise?
À l'Assemblée nationale, il semble exister un consensus sur la question. Tous les citoyens vivant sur le territoire du Québec font partie de la nation, peu importe leurs langues et origines. Il s'agit donc d'une définition territoriale, qui n'est pas basée sur la langue.
À la Chambre des communes, la question est beaucoup plus complexe. Le Canada compte deux nations fondatrices : les anglophones et les francophones. Le "nation building" développé au fil des années a voulu n'en faire qu'une seule nation, au sens politique et territorial : la nation canadienne.
Cette nation territoriale n'empêche aucunement la reconnaissance de nations culturelles et sociologiques. Les Autochtones et les Acadiens sont reconnues comme étant des nations, et le Gouvernement fédéral reconnaît même leurs fêtes nationales!
En utilisant le mot "Québécois" plutôt que "Quebecers" dans la version anglaise de sa motion, Stephen Harper a davantage reconnu que ce sont les francophones vivant au Québec qui forment une nation. C'est l'ancienne nation canadienne française, telle que définie avant la révolution tranquille, et existant encore aujourd'hui dans les communautés francophones hors Québec.
Gilles Duceppe a une vision territoriale de la nation québécoise, qu'il souhaite voir reconnue comme tel, au même titre que la nation canadienne est reconnue de la part des Québécois. Imaginez un instant les impacts que cela aurait. Tous les Québécois, qu'ils soient francophones, anglophones (!) ou issus de l'immigration feraient partie d'une nation différente de ceux que l'on appelle communément les "Canadiens-anglais". Les Canadiens français vivant en dehors du Québec ne pourraient pas non plus se considérer comme faisant partie de la même nation que les francophones de la Belle Province.
Le nationalisme Québécois, qui était purement ethnique et linguistique à la base (souvenons-nous du livre "L'appel de la race" de Lionnel-Groulx), est devenu de plus en plus inclusif et territorial. Le gouvernement fédéral considère plutôt que les canadiens français forment une nation sociologique ayant pour foyer principal (mais non exclusif) le Québec. La motion adoptée par la chambre des communes va non seulement davantage en ce sens, mais elle rappelle l'incompatibilité entre les nationialismes Canadiens et Québécois.
MAF
À l'Assemblée nationale, il semble exister un consensus sur la question. Tous les citoyens vivant sur le territoire du Québec font partie de la nation, peu importe leurs langues et origines. Il s'agit donc d'une définition territoriale, qui n'est pas basée sur la langue.
À la Chambre des communes, la question est beaucoup plus complexe. Le Canada compte deux nations fondatrices : les anglophones et les francophones. Le "nation building" développé au fil des années a voulu n'en faire qu'une seule nation, au sens politique et territorial : la nation canadienne.
Cette nation territoriale n'empêche aucunement la reconnaissance de nations culturelles et sociologiques. Les Autochtones et les Acadiens sont reconnues comme étant des nations, et le Gouvernement fédéral reconnaît même leurs fêtes nationales!
En utilisant le mot "Québécois" plutôt que "Quebecers" dans la version anglaise de sa motion, Stephen Harper a davantage reconnu que ce sont les francophones vivant au Québec qui forment une nation. C'est l'ancienne nation canadienne française, telle que définie avant la révolution tranquille, et existant encore aujourd'hui dans les communautés francophones hors Québec.
Gilles Duceppe a une vision territoriale de la nation québécoise, qu'il souhaite voir reconnue comme tel, au même titre que la nation canadienne est reconnue de la part des Québécois. Imaginez un instant les impacts que cela aurait. Tous les Québécois, qu'ils soient francophones, anglophones (!) ou issus de l'immigration feraient partie d'une nation différente de ceux que l'on appelle communément les "Canadiens-anglais". Les Canadiens français vivant en dehors du Québec ne pourraient pas non plus se considérer comme faisant partie de la même nation que les francophones de la Belle Province.
Le nationalisme Québécois, qui était purement ethnique et linguistique à la base (souvenons-nous du livre "L'appel de la race" de Lionnel-Groulx), est devenu de plus en plus inclusif et territorial. Le gouvernement fédéral considère plutôt que les canadiens français forment une nation sociologique ayant pour foyer principal (mais non exclusif) le Québec. La motion adoptée par la chambre des communes va non seulement davantage en ce sens, mais elle rappelle l'incompatibilité entre les nationialismes Canadiens et Québécois.
MAF
posted by MAF at 00:02
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