mardi, mars 27, 2007

Et les perdants sont...

Jean Charest a martelé tout au long de sa campagne que l'élection ne se joue pas uniquement sur les 33 jours de la campagne électorale, mais sur les quatre dernières années. Les résultats de ce soir lui donnent parfaitement raison.

Ce soir, son gouvernement récolte le fruit de toute l'insatisfaction qu'il a vécue pendant les quatre dernières année en se voyant reléguer au statut de minoritaire. Mais son parti n'est pas le seul à être victime des dernières années. Le Parti Québécois connaît ce soir le résultat du manque de leadership qu'André Boisclair a exercé depuis son arrivée comme chef, et qu'il n'a pas réussi à faire oublier en 33 jours.

Les deux grands partis récoltent toute l'instatisfaction accumulée à leur endroit, en raison de l'usure du pouvoir qui les pourchasse. L'ADQ aura su profiter de ce vent d'insatisfaction.

Mais les plus grands perdants sont décidément les péquistes. Ceux qui voyaient l'arrivée d'André Boislair comme l'espoir que le parti ne soit pas celui d'une seule génération ont de quoi s'inquiéter. Ils ont de quoi craindre que cela ne soit que le début d'un tournant historique, celui d'un ère d'essouflement de l'idée de faire du Québec un pays. Chose certaine, l'idée de faire un référendum le plus tôt possible n'a pas levé, d'autant plus que la souveraineté n'a pas été un enjeu important de cette campagne.

Les Québécois sont allés voir ailleurs. La majorité des députés de l'assemblée nationale sont fédéralistes, mais une large part d'entre eux s'identifient comme autonomistes. Certains diront qu'ils donnent ainsi une nouvelle chance au fédéralisme renouvelé. L'occasion est belle pour Stephen Harper, qui propose cette voie. Mais elle est risquée, et le Canada est un pays très difficile à réformer. Et lorsque les Québécois voient leurs demandes rejettées par le reste du Canada, il n'hésitent pas à choisir de nouveau l'option de la souveraineté.

jeudi, mars 15, 2007

Un débat à cinq

Ce soir, RDI diffuse un débat à cinq candidats dès 19h. Ce n'est pas un débat des chefs, mais cette fois le Parti Vert et Québec solidaire sont invités.

Les protagonistes invités sont : Line Beauchamp (Parti libéral), Diane Lemieux, (Parti Québécois), Jean Nobert (Action démocratique), Arthur Sanborn (Québec solidaire) et Scott McKay (chef du Parti vert).

Bon débat, et on s'en reparle!

mercredi, mars 14, 2007

Et le gagnant est...

À mon avis, le gagnant du débat des chefs est André Boisclair. Le chef péquiste a été surprenant, particulièrement en confrontation directe avec Mario Dumont. Ce dernier a d'ailleurs été grandement affaibli par ces échanges. M. Boisclair a été incisif, en posant des questions claires, qu'il répétait pour mettre en lumière des réponses souvent invasives.

Mario Dumont a été la grande cible de la soirée, de laquelle il est sorti perdant. Les chefs péquistes et libéraux, bien qu'ils se soient largement attaqués mutuellement, ont été bien plus virulents à l'égard du chef adéquiste. Clairement, ils ont peur de perdre chacun une part de leur électorat à son profit, et ainsi de se retrouver à la tête d'un gouvernemnent minoritaire. Ils ont ainsi tenté de discréditer M. Dumont, afin de ramener le choix entre les deux options classiques plus "sérieuses". Tous deux ont intérêt à ce que le débat reste polarisé principalement entre leurs deux partis.

Jean Charest ne s'en est pas trop mal sorti, mais il n'a pas été à la hauteur du débat de 2003. À ce moment, c'est lui qui avait surpris tout le monde par sa bonne performance. Cette année, les attentes étaient beaucoup plus élevée, et ce n'était plus un chef de l'opposition qui parlait, mais bien un premier ministre ayant un bilan à défendre. C'était donc au tour de M. Boislair d'avoir le beau rôle du chef de l'opposition envers qui les attentes étaient plutôt faibles. Saura-t-il maintenir ce rythme jusqu'à la fin de la campagne?

lundi, mars 12, 2007

Le débat et ses enjeux

Le débat des chefs, qui sera présenté le mardi 13 mars sur les principales chaînes, est l'un des événements les plus attendus de la campagne. Les attentes sont très élevées sur chacun des chefs, et plusieurs électeurs feront de cet événement l'un des facteurs déterminants de leur choix.

Et justement, le choix semble être particulièrement difficile cette année. Les sondages, et la forte probabilité de l'élection d'un gouvernement minoritaire démontrent que chacun des trois chefs doit faire ses preuves, et que la partie est loin d'être gagnée davance.

Jean Charest devra défendre son lourd bilan gouvernemental, Mario Dumont son absence d'équipe connue et crédible et André Boisclair devra se défaire de son image de mauvais leader.

Il y a fort à parier que les libéraux seront critiqués sur leur performance en santé, que l'ADQ se fera reprocher son absence actuelle de cadre financier global et que le PQ sera attaqué sur son engagement à tenir coûte que coûte un référendum sur la souveraineté.

Il est domage que Québec solidaire et le Parti vert n'aient pas été invités au débat, mais il est à noter que RDI présentera un débat avec des représentants des 5 partis, ce jeudi 15 mars. Cela risque de créer une dynamique fort différente, en mettant sur la sellette de nouvelles idées sur l'environnemnent et la justice sociale.

Les gaffes, les journalistes et la campagne

On se plaint souvent que les campagnes électorales misent beaucoup trop sur les chefs, et pas assez sur l'équipe de candidats qu'ils présentent. Les derniers jours de la campagne nous ont démontré que les candidats peuvent, au contraire, venir éclipser les messages quotidiens de leurs chefs respectifs. Les gaffes de deux candidats adéquistes, et d'un candidat péquiste ont démontré que des déclarations controversées au sein d'une équipe est une façon bien efficace pour la presse de faire sortir les chefs de leur plan de campagne. Ainsi, les journalistes ont l'occasion de mettre un "stop" à la cassette, et obligent les chefs à improviser un peu.

Très souvent, on reproche aux journalistes de poser des questions en point de presse en tenant peu compte des annonces qui leur sont faites chaque jour. Les journalistes de campagne électorale suivent chacun deux chefs de campagne, en alternance, pendant une quinzaine de jours consécutifs. Ils sont enfermés dans un autobus, et tout est mis en place pour qu'ils deviennent une courroie de transmission des messages écrits et visuels (les stratégies des fameux "faiseurs d'images") martelés chaque jours par les partis. S'ils ne faisaient que transmettre bêtement ces lignes toutes faites, ils ne feraient pas leur travail de journaliste.

Voilà notamment pourquoi une question sur la partition a été posée à Jean Charest, même si cela ne correspondait aucunement au sujet du jour. Quand un chef sort ainsi de ses "lignes du jour", les erreurs sont si vites arrivées. Les rétractations qui s'ensuivent les obligent, ne serait-ce qu'un peu, à démontrer qu'ils sont capables de livrer leur pensée de manière improvisée.